Crise existentielle à l’aube de mes 30 ans

Est-ce que ça t’arrive de te réveiller le matin avec un malaise profond ?

À te demander si ce sentiment d’être perdu(e) finira par passer ? À te demander où est ta place dans le monde, où ton corps physique devrait être pour vibrer et briller à son meilleur ? À te demander pourquoi c’est si difficile d’être différent(e) des autres qui t’entourent ? Tu sais, ceux pour qui la vie n’est pas une série de questionnements existentiels comme rester ou partir, se fondre dans le moule ou garder sa liberté ?

À l’aube de mes 30 ans, je suis l’une des rares personnes de mon entourage qui n’a pas d’enfant, pas de grands projets financier et surtout, aucune envie d’acquérir ni l’un, ni l’autre. Mon regard sur le monde qui nous entoure est opposé à celui de la grande majorité des gens. À la base, on a été éduqué pour tous suivre la même voie. Étudier, trouver un bon métier, travailler, acquérir une maison, se reproduire, épargner pour la retraite, se retirer et profiter du temps qu’il nous reste à vivre. Pour moi, cette suite logique, à quelques détails près, est un grand non-sens qui nous déconnecte de notre véritable nature.

Dans un monde où la réussite se résume trop souvent au nombre de 0 qui s’aligne dans le compte en banque, je trouve qu’on passe à côté des vraies choses… Je ne vois pas l’intérêt de construire ma vie autour d’un mot de sept lettres qui est à la fois addictif et destructeur. Je ne vois pas le sens à l’incarnation ici-bas si elle est basée sur les possessions et la pression de performance. Plus je vieillis et plus j’aspire à la légèreté, aux petits plaisirs simples, à la connexion avec la vie qui nous entoure. Loin du stress, dans la pleine conscience de tout ce qui entre dans mon corps ou dans mon esprit. Comment trouver ma place ici parmi des valeurs qui ne sont pas en harmonie avec les miennes ? Comment trouver cette paix intérieure si je me bats constamment contre un mode de vie qui va à l’encontre de mes principes les plus vitaux ?

Et voilà qu’elle se pointe à l’horizon : la fameuse trentaine.

L’âge où, règle générale, la stabilité l’emporte. Je vois tout le monde dans ma tranche d’âge avoir des enfants et c’est comme si ça me rentre encore plus dedans. Moi qui sors tout juste d’une relation amoureuse qui s’est éteinte faute d’avoir des visions de la vie similaires… J’ai joué le jeu, tenter de camoufler mon mal-être en me dédiant corps et âme dans mon travail. Dans certains moments de lucidité, j’ai pensé : comment font les gens pour ne pas se tanner de toujours voir les mêmes scènes se succéder ? À trop vouloir être une autre, je me suis perdue.

Quand je m’arrête et que je regarde autour de moi, l’anxiété augmente. Les gens semblent ne pas se soucier de l’environnement, de la crise climatique actuellement en cours. Pour moi, l’éco-anxiété est désormais un facteur prédominant qui agit sur mes prises de décisions quotidiennes. J’ai énormément de mal à voir les gens vivre comme si de rien était et faire des choix insensés. Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça ? Parce que c’est un des moteurs qui me pousse à vouloir profiter de la vie. Fût un temps où j’avais encore espoir que les êtres humains se mettraient tous ensemble pour combattre le réchauffement climatique, mais honnêtement, j’y crois de moins en moins.

Alors pourquoi rester dans cette situation qui me tire ma précieuse énergie ? Pourquoi ne pas partir à contre-courant de cette société qui, pour moi, ne fait aucun sens… Pourquoi ne pas tenter à tout prix de vivre en symbiose avec mes valeurs et devenir celle que mon âme me réclame ? J’ai envie d’être pleinement présente. De prendre le temps de savourer la vie, les saveurs, les apprentissages suite à une conversation avec des inconnus. De prendre le temps de sentir le vent souffler sur ma peau, le contact du sol sous mes pieds nus. De prendre le temps d’observer les levers et les couchers de soleil, d’examiner la nature autour de moi dans toutes ses nuances et d’en être profondément émerveillée. De prendre toutes les opportunités qui s’offrent à moi, de me laisser guider, de perdre la notion du temps, de lâcher prise.

Peu à peu, une solution se dessine à l’horizon…

Et si je partais pour ne plus me réveiller avec cette impression de tourner en rond ?

Et si j’avais le courage de foncer tête haute vers l’inconnu, vers la promesse d’une vie remplie d’aventures, d’incertitudes, d’au revoir & d’enrichissements ? Et si je donnais carte blanche à cette petite voix en moi qui me crie d’aller voir ailleurs ? Et si je devenais celle que mon âme désire Être? La fille qui vibre, qui vit, qui prend des risques. La fille qui ne mène pas un double jeu, qui est vraie à elle-même, qui ne sentira pas un once de doute lorsqu’il est temps de répondre à la question es-tu vraiment heureuse par l’affirmatif.

Juste en écrivant ces phrases, je sens une fébrilité monter en moi, mais surtout, je sais du plus profond de mon âme que c’est ce que cette dernière me réclame… Malgré tous les sacrifices, malgré les au revoir déchirants. Malgré les peurs, malgré les doutes, malgré la vision des autres. Et si je faisais taire toutes les voix autour de moi qui me rappellent qu’un futur financier ne se construit pas en partant, en ne possédant rien ? J’ai envie de fermer les yeux un moment, de faire le vide dans mes pensées, de respirer un bon coup et de me laisser porter par ce courant qui me veut ailleurs…

J’ai envie de me choisir pour cette nouvelle décennie qui se pointe à l’horizon. Inconditionnellement.

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