Le Bonheur de Voyager

Pourquoi je ne prendrai plus jamais la pilule

25 mars 2018 0 Commentaire

J’ai pris la pilule quotidiennement entre mes 16 et 24 ans. Jusqu’à cette nuit fatidique d’octobre 2016 où j’ai enfin décidé d’écouter cette voix dans ma tête qui me répétait sans cesse de tout arrêter. Ce soir-là, j’avais de petits chocs électriques dans le crâne et dans la jambe gauche qui m’empêchait pour une énième fois de dormir. Si j’ai longtemps pensé que la pilule était une alliée, aujourd’hui je réalise que je n’ai pas su reconnaître les nombreux avertissements que mon corps me donnait. Je regrette également de ne pas avoir tenu mon bout lorsque j’étais dans le bureau de ma docteure et qu’elle tentait de me faire comprendre que je m’inquiétais pour rien. Maintenant, c’est très clair pour moi : je ne prendrai plus jamais la pilule. Voici mon histoire…

Note de l’auteure : je suis bien consciente que chaque femme a son métabolisme propre à elle et que mon histoire en est une parmi tant d’autres, que je ne détiens pas la vérité absolue. Je tenais tout de même à vous partager mon avis suite à mes expériences antérieures.

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MES DÉBUTS AVEC LA PILULE

Pour vous mettre en contexte, depuis que je suis toute petite, j’ai quelques fois par année des migraines avec aura. Pour ma part, elles se déclenchent au niveau de ma vision, alors que je commence à voir des flashs de lumière qui, tranquillement, se répandent et envahissent presque totalement mon champ de vision. Quand ça m’arrive, je sais qu’il faut que je me trouve un endroit calme et sombre, des cachets d’Advil extra fort et que j’attende que le mal arrive. Puis là, le fun commence : le mal de tête me prend, dans le front et dans tout le crâne. Quand les crises sont vraiment grosses, j’ai parfois envie de me cogner la tête contre le mur pour faire étouffer la douleur mais rien à faire, il faut attendre que ça passe.

Et pourquoi je vous parle de tout ça ? Simplement parce que ce petit détail a fait en sorte qu’à l’âge de prendre la pilule, mon médecin m’a annoncé qu’il n’y en avait qu’une seule sur le marché qui pouvait m’aller : celle à base de progestérone seulement, parce que mes migraines n’aiment pas du tout ça, les œstrogènes. Pas du tout, dans le sens que ça peux aller jusqu’à créer des AVC. Pas de trouble doc, on va y aller avec l’option pour moi ! Deux petits détails importants néanmoins : je dois la prendre chaque jour à la même heure (avec un maximum de 3 heures de jeu pour l’oublier et ensuite la prendre) et je dois la prendre en continu.

Ma première année sous Micronor se passe relativement bien et m’offre un répit : je n’ai plus de règles ! Je suis constante et n’oublies jamais de prendre ma pilule. J’ai aussi l’impression d’avoir moins de maux tête au courant de l’année. Puis ce qui devait arriver un jour ou l’autre arriva, je passe tout droit et prend ma pilule avec plus de 3 heures de retard. Résultat ? Le retour mensuel des joies d’être une femme ! Mes règles durent alors 5 jours ou plus en moyenne et sont vraiment abondantes. Ça reste comme ça pour les années suivantes.

PILULE ET VOYAGE

Puis, un beau jour, je prends la décision de partir voyager ! Je passe chez le docteur pour avoir une prescription sur plusieurs mois et je vais chercher mes boîtes à la pharmacie. Arrivée en Australie… surprise ! Mes règles disparaissent complètement encore une fois… jusqu’à ce que je choppe la gastro, 4 mois plus tard, et que je vomisse. C’est alors que débute le côté sombre de mon histoire. Mes règles sont toujours aussi abondantes, toujours aussi longues, mais en plus, elles se pointent jusqu’à 2 fois par mois. Je dois toujours avoir des tampons sur moi parce que je ne sais jamais quand elles vont arriver. Comme je sais que c’est la seule pilule qui me va et que je suis dans une relation sérieuse, j’encaisse. De retour au Québec, j’en glisse un mot à ma docteure, qui me sort brièvement les mots “patch, injection et stérilet”. Les deux premiers sont à oublier et le troisième pourrait être une option à long terme si j’en avais un jour envie. L’heure de préparer mon second voyage long court arrive. Encore une fois, je passe chercher ma prescription de plusieurs boîtes sans problème et je m’envole vers la France. Le décalage horaire se met à l’oeuvre et me débalance tout le système, encore une fois. Sauf que cette fois-ci, je me retrouve avec des règles une semaine sur deux et ça, c’est horrible. Je me sens fatigué et j’ai des sautes d’humeur incroyables, sans oublier que je suis sensible de nature mais là, c’est vraiment pire que pire. Je pleure pour un oui et pour un non. Je ne sais toujours pas comment j’ai fais mais j’ai enduré tout ça durant un an. Puis, l’heure du retour au Québec sonne de nouveau. Je suis à cours de prescriptions et comme mon copain et moi allons être séparé l’un de l’autre pendant plusieurs mois, je décide d’arrêter complètement la pilule, question de donner un répit à mon système.

Et là, c’est le véritable début de mon calvaire. D’un côté, je suis contente car je redeviens régulière. Mais de l’autre, les points négatifs s’accumulent : règles toujours aussi longues et abondantes, sautes d’humeur et sensibilité accrue. Sauf que deux autres intrus font leurs apparitions : dans les semaines et mois qui suivent l’arrêt de la pilule, je commence à avoir des maux de tête sous forme de petits chocs électrique dans le crâne et au visage, et une sensation de voir “flou” du côté droit apparaît. J’ai une nouvelle docteure, je passe la voir et lui explique mes symptômes. Elle n’en fait pas un cas et on remet sur le sujet la contraception. Elle me mentionne encore une fois le stérilet, mais comme j’ai entendu dire que ça fait un mal de fou et que j’en ai peur, je ne cherche pas à en savoir plus. De son côté, elle voit bien que ça n’a pas l’air de m’intéresser et me fait plutôt part d’une toute nouvelle pilule, Lolo, qui, selon elle, pourrait m’aller. Le hic ? Il y a dans cette pilule un petit pourcentage d’œstrogènes. Elle m’assure que ce taux est peu élevé et qu’elle a confiance que je peux l’essayer, même avec mes restrictions dû à mes migraines. Je repars avec ma prescription, que je n’irai au final jamais chercher, ayant trop peur de tenter le coup et étant donné que ma relation amoureuse est malheureusement terminée. Au cours des mois suivants, les symptômes viennent et repartent. Pour la première fois de ma vie, j’expérimente les crises d’angoisses. Au travail, c’est le pire. J’ai peur d’avoir un malaise chaque fois que je suis seule et ça me met souvent dans un état de stress intense. Je dois travailler sur moi-même et parfois m’absenter dans l’arrière-magasin pour reprendre mes esprits en prenant de grandes respirations. Je dirais que tout ça s’est finalement arrêté environ 7 mois après l’arrêt complet de la pilule.

Sauf que l’heure est aux retrouvailles avec mon (ex)amoureux. En janvier, on décide de se remettre ensemble et de partir voyager. Je passe chercher mon ancienne pilule, Micronor, espérant cette fois qu’elle m’ira (on ne sait jamais). Sauf que dès les premiers jours, j’ai la mauvaise surprise de retrouver tous mes symptômes antérieurs, des chocs électriques à la sensation au niveau de ma vision jusqu’aux règles une semaine sur deux. Jackpot ! Après un peu plus d’un mois, je n’en peux plus et on décide d’un commun accord que j’arrête cette pilule maudite. On se protégera désormais et on se servira d’une application sur le téléphone portable pour bien calculer mes cycles. Mes symptômes restent présents et sont vraiment désagréables. J’ai tellement souvent mal à la tête que je décide de faire un retour chez ma docteure. Je lui fais part que j’ai encore une fois arrêté la pilule parce que je la crois responsable de tout mes maux mais elle ne semble pas en faire de cas. Elle me prescrit plutôt un médicament supposé diminué mes maux de tête. Mon système n’accepte pas cette nouvelle prescription et je me retrouve à passer des nuits blanches, incapable de dormir parce que ma pression chute et que mon pouls devient hyper lent. J’arrête de prendre ce médicament également et tout redevient normal. Définitivement, je remarque de plus en plus que mon corps est sensible à la médication. Les maux de tête s’estompent avec le temps mais mon trouble à la vision persiste. Assez pour que je décide de prendre rendez-vous chez l’ophtalmologiste pour en avoir le cœur net. Résultat ? J’ai des yeux au dessus de la moyenne et aucun problème n’est détecté. Quand j’explique mes symptômes, les professionnels de la santé du Québec et les membres de ma famille ont du mal à comprendre ce qui m’arrive réellement. Je ne vois pas flou mais j’ai la sensation de voir flou. Comme personne n’a l’air de s’alarmer de ma situation, je fais avec. Après quelques mois, tous les symptômes disparaissent de nouveau.

L’automne arrive et avec mon copain, on se prend des vacances dans son pays, en France, avant de partir pour notre working holiday visa en Nouvelle-Zélande. Comme il doit passer chez son docteur et qu’on commence à en avoir marre de compter les cycles, il me suggère d’en glisser un mot à ce dernier. Après tout, peut-être qu’il existe en France une autre sorte de pilule contraceptive pour mon cas. Effectivement, on me prescrit Optimizette qui, tout comme Micronor, est une pilule à base de progestatif seulement. Hourra ! J’entrevois encore une fois une lueur d’espoir, espérant que mon corps s’adaptera à cette petite nouvelle… sauf que ce ne sera malheureusement pas le cas. Quelques semaines plus tard, les signaux sont de retour. J’entame la deuxième plaquette à reculons, découragée par ce nouvel échec et par l’intensité des symptômes. Mon problème de vision me fatigue vraiment, les petits chocs électrique dans ma tête me stressent et, après quelques journées passées debout à la chaleur, une nouvelle douleur fait son apparition. De petites décharges qui me pince et me brûle près du genoux et un peu partout dans toute la jambe gauche. Certains soirs, je dois soulever mes jambes à l’aide d’oreillers pour être à l’aise et trouver le sommeil. À bout et parfois incapable de dormir, je commence à faire des recherches sur internet. Je trouve alors toutes sortes d’histoires d’horreur de filles, pour qui la pilule n’allait vraiment pas, mais aussi un tas d’études qui remettent en question les différentes générations de pilule. Ça me reste dans la tête sans arrêt et je décide d’en parler avec mon copain, qui me dit qu’il acceptera ma décision. Quelques jours plus tard, je n’arrive toujours pas à dormir car j’ai mal à la jambe et j’ai des chocs dans le crâne. Il y a alors une voix qui s’élève plus fort que tout dans ma tête et qui me crie : Claudia, arrête tout ça, arrête la pilule. Le lendemain matin, j’annonce à mon amoureux que je ne prendrai plus une seule de ces maudites pilule…

MON SAUVEUR : LE STÉRILET EN CUIVRE

On se dirige alors chez un gynéco, toujours en France. Dès que je lui explique les symptômes qui ont mené à ma décision de tout arrêter, il me confirme que c’était la chose à faire, que mon système ne supporte absolument plus ces comprimés, que la pilule sans progestatif me fait le même effet que s’il y avait des œstrogènes dedans. Sauf qu’une fille qui ne supporte pas les hormones et bien, elle n’a pas 36 000 solutions devant elle. La toute dernière option, celle qu’on doit croiser nos doigts pour que mon corps ne la rejette pas : le stérilet de cuivre, sans aucune hormone. J’ai tellement entendu dire et lu sur des forums que c’est douloureux que j’en avais peur comme tout. Sauf que la réalité en est tout autrement. Oui, la pose fait mal et m’a décroché un joli et purement québécois ayoye tabarnak, mais ce n’est que pour quelques secondes. Les heures qui suivent ne sont pas drôle non plus, avec les nombreuses contractions, le temps que ce corps étranger s’adapte. Mais heureusement, mon corps a accepté ce moyen de contraception.

Contrairement à ce qu’on retrouve sur internet, sachez que chaque femme est différente et réagira donc différemment. Dans mon cas, j’ai saigné les deux premières semaines, puis mon cycle est revenu à la normale. Lors de mes toutes premières règles sous stérilet de cuivre, j’ai souffert le martyr, une douleur particulière que je n’avais jamais ressenti auparavant. C’était vraiment très abondant, le médecin m’avait prévenu et j’avais des cachets assez fort pour soulager les douleurs et d’autres pour empêcher que ça se transforme en hémorragie. Après avoir lu la notice, j’ai pris la décision de ne toucher à ni l’un, ni l’autre, et j’ai soulagé mon mal avec du paracétamol extra fort, qui n’éclaircie pas le sang, contrairement aux Advils et compagnie. Ça a duré 3 jours bien abondants et ensuite, plus rien. Aujourd’hui, je suis hyper régulière, avec des cycles qui ne durent jamais plus de 3 jours. Ça alterne d’un mois à l’autre mais en général, je n’ai quasi aucune douleurs avant et pendant mes règles. Après quelques mois, mes symptômes (vision, maux de tête, …) se sont complètement évaporés. J’ai enfin trouvé un moyen de contraception qui me convient et je le suggère à toutes celles qui n’en peuvent plus des hormones ! En plus, c’est probablement le moyen le plus pratique pour une fille qui voyage : fini le temps où je devais calculer à quelle heure prendre la pilule avec le décalage horaire et toujours penser à la traîner sur moi. J’ai l’esprit tranquille !

Si tu as une histoire semblable avec la pilule ou la contraception, laisse-la en commentaire sous cet article ! Si tu as des questions suite à mon récit, n’hésite pas à me les poser ici-dessous également.

Claudia Trudeau

Ils disent que nous avons tous une mission à réaliser ici-bas... J'ai décidé que la mienne serait d'inspirer et de conscientiser les gens grâce à mes écrits, que ce soit sur cette grande passion pour les voyages qui, à 31 ans, m'a portée dans plus de 27 pays, ou encore pour encourager les gens à changer positivement leurs habitudes de vie, tout ça dans le but de vivre dans un monde meilleur, en étant HEUREUX et en propageant L'AMOUR autour de nous ♥ Bon voyage au cœur de mon univers ! Claudia xx ✉ claudia@lebonheurdevoyager.com

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